Le silence de Lorna

Un film qu'on peut voir

A chaque nouveau film des frères Dardenne, le spectateur "ciné'cultivé'" est présent. Le style est sobre, sans plans révolutionnaire au point de vue technique (sauf certains plans séquences mémorable), la caméra à l'épaule est la marque de fabrique (qui tend à s'adoucir), le scénario est toujours béton, sans failles, s'il y en a, c'est que les auteurs ont envie que le spectateur remplisse les trous.

Le silence de Lorna n'échappe pas à la rêgle, primé à Cannes pour le scénario, les frères Belge racontent l'histoire difficile d'une albanaise, fraichement naturalisée Belge, à la suite d'un mariage blanc avec un camé (l'inévitable Jeremie Rénier). Cette jeune femme redevable à son clan devra épouser un russe pour de l'argent afin que ce dernier soit belge. On suit pas à pas cette aventure, qui ne laisse pas le spectateur indifférent. On la suit sans toujours tout maîtriser, sans toujours tout comprendre. On suit en redoutant le pire à chaque instant.

Lorna vit, Lorna aime, Lorna essaie de survivre comme une Rosetta il y a déjà dix ans déjà. Deux femmes, deux soeurs, les mêmes petits boulots, les mêmes rêves, vivre comme les autres.
Lorna s'attache à ce camé qu'elle ne devrait pas approcher... Les risques sont trop gros. Les bandits rôdent, attendant la récompense...

Le cinéma des Dardenne comme à son habitude perturbe, pose des questions, suscite des débats. A chaque fois leur mise en scène et leur scénario font mouche. La plupart des acteurs tous  inconnus au bataillon sauf les classiques Olivier Gourmet et Rénier s'en sortent bien... Les rebondissements, dus aux nombreuses ellypses, renforcent à chaque fois le film. Un grand moment de cinéma.