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Critiques Cinéma du blog ameliebertrand
26 janvier 2012

Les nouveaux chiens de garde

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UN FILM A VOIR

Les nouveaux chiens de garde est un film politique, militant, peu diffusé, donc à soutenir !

Ce film nous explique de manière très détaillée les liens qui unissent les journalistes, aux politiques et aux financiers. Comme le dit un des intervenants, c'est une grande famille, ils sont issus du même milieu social, fils de médecin, d'ambassadeurs, de financiers. Issus du même milieu social et se retrouvant souvent pour des rencontres, des repas, des discours. On pourrait se dire que le film prone l'idée maintes fois rabachée du TOUS POURRIS... un peu, c'est vrai, on est mal à l'aise de voir les débordements de certains médias. Mais tous ne doivent pas être mis dans le même panier (ce qui est un peu le sens du film) alors... oui, il y a des exagérations, on peut penser que certains profitent vraiment du système, ces journalistes qui acceptent de fricoter avec les puissants, à accepter d'animer des conventions d'entreprise rémunéré parfois 17000 euros la soirée (le ménage disent-ils), et en même temps ce n'est pas cela le plus révoltant. C'est mal, c'est sur, car cela remet en question leurs "partis pris" soit disant indépendant ! Il faut être alerté sur cela, il ne faut pas écouter sans critiquer leurs interventions.

Les "experts", Alain Minc-Elie Cohen et tous les autres, tournent en rond dans leurs discours et sur les chaines de télévision pour expliquer leurs points de vue sur la France, sur le travail, sur la finance. Tous ces experts économistes qui prêchent le "travailler plus - pour gagner plus" sont presque tous des administrateurs de grands groupes, payés par des banques ou des entreprises. Où est leur intérêt ? Sont-ils si neutres que cela ?

Ce film nous donne les moyens de nous souvenir que la presse (radio ou télévision) doit être écoutée avec un sens critique, sans oublier qui tire les ficelles, qui a le pouvoir dans tel ou tel groupe. Que TF1 évite de discuter des problèmes quant à la construction de l'EPR de Flamanville qui entrainent des contrariétés à son grand patron Bouygues ; il faut y voir ce qu'il faut y voir : une censure, déterminée par l'opinion du grand patron.

Même les journalistes qu'on pourrait considérer les plus intégres, les Laurent Joffrin, les opposants, admettent que l'avis d'un patron compte et qu'il peut -et doit- décider des sujets traités, qu'il a un contrôle sur ce que son journal écrit.

Cela ne serait pas si malsain et serait compréhensible si les puissants eux mêmes n'étaient pas une petite poignée, tous des grands amis des politiques, des gens au pouvoir (mais ils tourneront bien vite leur veste lorsque le vent tournera). Les groupes Lagardère, Pinault La Redoute, Dassault, Bolloré, Bouygues, quelques uns à dominer le monde médiatique avec leurs participations dans des magazines, des télévisions ou des radios.

Les journalistes, ceux que l'on imaginait comme des chiens de garde, des protecteurs, des personnalités libres et indépendantes doivent gérer cela, ils doivent apprendre à surfer sur cette vague. En devenant critiques sur la société et sur l'argent des grands financiers ils risqueraient de se retrouver mis au rebus, éloigné du devant de la scène, ils ont donc à protéger leurs intérêts, ne pas risquer de devoir pointer au pole emploi... Les impertinents rentrent dans le rang, retournent leur veste ou sont "privés de télé".

C'est une société que l'on aimerait changer, petit à petit la presse à pris sa liberté, mais les puissants ont très vite compris les intérêts qu'ils pouvaient avoir dans le contrôle de la presse et se sont accaparés cette lucarne qui leur permet de diffuser leurs opinions.

Comment lutter ? Comment se révolter ?

L'effet que l'on a en voyant ce film est étrange, on sent que la France d'en bas, celle qui se lève tôt, celle qui trime dans les usines ne sont pas écoutés. Ils sont considérés comme "des indiens dans des réserves" tant qu'ils ne sortent pas, qu'ils ne se rebellent pas, tout va bien, lorsqu'ils se révoltent, qu'ils brulent des voitures, prennent leurs patrons en otage, les journalistes souhaitent le calme, l'état souhaite le calme, mais le peuple veut se faire entendre... Faire une manifestation leur donne 1 minute de journal télévisé, bruler des pneus ou des voitures : 2 minutes, et prendre en otage leur patron plusieurs minutes de plus. Pour avoir droit à être écouté le petit peuple a besoin de se révolter plus fort.

Il faut faire entendre nos voix, il faut que les journalistes acceptent de retrouver un peu leur vrai rôle d'esprit critiques, mais le pouvoir de l'argent est fort... très fort... trop fort.

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