Les deux mondes

Un film qu'on peut voir

Je suis allé voir ce film sans grandes espérances, m'attendant à voir une comédie lourde et bancale avec Benoit Poelvoorde qui aurait gesticulé pendant 1h45 alors que le spectateur cherchait en vain, le moindre scénario... Tellement épuisé par tant de travail intellectuel (pour chercher le moindre indice de scénario) et par les incessantes gesticulations de l'acteur belge, le spectateur "moi" se serait ennuyé et aurait trouvé le film bien trop long, soporifique... Un film que ma conscience cinéphile (souvent choquée) aurait décidé pour mon plus grand intérêt d'oublier immédiatement ce navet.

Finalement, après 1h45 de film, je me suis trompé, même si ce film ne va pas me marquer le coeur au fer rouge, Les deux Mondes est un film qui se laisse facilement ragrder avec plaisir. Benoit Poelvoorde ne gesticule pas dans tous les sens et il donne, grace à son talent d'acteur, au film une puissance bénéfique (que de nombreux films "comique" n'ont pas).

Une idée de départ et une première séquence très intéressante, plongé dans un monde où La Terreur est canibale et mesure plusieurs mètres (au moins trois), le spectateur est happé dans ce monde mystérieux où pour calmer le monstre la nourriture est humaine, ses "esclaves" le nourrissant de temps en temps.
Un petit effet très amusant situe de suite le film dans une ambiance étrange, les sous-titres sont dessinés au lieu d'être écrit de manière classique.

Dans l'autre monde, le notre, l'histoire débute par la présentation du personnage de Benoit Poelvoorde, Rémy Bassano, un restaurateur d'oeuvres d'art timide discret et sans histoires, qui perd coup sur coup, sa femme, son job et toutes ces illusions. Sa vie devient un véritable cauchemar, même dans l'autre monde où il atterit par hasard après s'être enfoncé dans le sol (matelas, canapé, goudron ou parquet... peu importe), un monde hostile (dont les habitants ne parlent pas "français" mais "bengaménien") qu'il découvre avec horreur.
Le comique de situation est lancé, un parisien enfermé (avec une machine à café (et autres accessoires)) dans un monde impossible, ce pauvre parisien placé là où il n'a (à priori) rien à faire va devoir se métamorphoser pour défendre une tribu opprimée qui l'attend comme le Messie.

Les situations d'un monde à l'autre s'enchainent sur un rythme soutenu qui ne laisse pas le temps à l'ennui... Les deux Mondes est un film très plaisant à voir, il fait souvent rire par ces situations incroyables. L'émotion montre le bout de son nez à la fin du film, sans tomber dans une émotion vide et inutile, l'homme ayant muri, étant devenu plus réfléchi et plus adulte va devoir changer et accepter son évolution.