Par suite d'un arrêt de travail

   

Un film qu'on peut ne pas voir

Un brin déçu, Par suite d'un arrêt de travail m'a laissé sur ma faim. Le long panoramique arrière final m'a exaspéré, le film pendant 1h30 n'avait rien prouvé, ce plan de conclusion (terriblement classique) terminait un long road movie bancal.

C'est l'histoire de deux hommes, très différents, qui vont se côtoyer, s'apprécier, et se haïr le temps d'une grève et de ses répercussions.

Il y a quelques idées politiques plutôt plaisantes, amusantes, qui font un peu... réfléchir. Ce film annonce peut-être un avenir encore plus sombre en France. Alors que notre président affirmait il y a quelques semaines, devant l'Union Européen, qu'en France, il avait "brisé les grèves"; soit disant qu'on ne s'en rendait plus compte et qu'elles ne dérangeaient plus personne... Tu parles !
Ce film pourrait être politique dans cette idée là, tous les corps de métiers partent en effet en guerre contre la disparition des acquis sociaux volés par un gouvernement invisible...
Une vieille affiche présidentielle de N. Sarkozy traine encore dans un abri-bus de campagne. Tout un symbole...

Le souffle politique ne dure qu'un temps, le roadmovie continue sa route, en zigzaguant péniblement. Les deux compères essaient tant bien que mal d'arriver en Italie en ayant suffisamment d'aventures pour que le spectateur ne s'endorme pas sur son fauteuil. Tout est malheureusement bien maigre.
Trop peu d'intérêts dans l'ensemble... des dialogues parfois savoureux, des seconds rôles surprenants (le frère de Samy Naceri qui joue un routier plus vrai que nature), mais au final on dit "bof bof bof"...

Personne n'était convaincu à la sortie de la projection.
Déception car l'idée du départ, assez intéressante, aurait pu montrer autre chose, plus d'humour (si le parti-pris était comique) ou plus polémique. Finalement rien de tout ça, c'était une "banale" histoire d'amitié, une histoire de mensonges et de non-dits. Une histoire d'hommes. La grève derrière tout ça n'est qu'un maigre prétexte à une succession de plans animés qui contrastent terriblement avec la solitude des deux hommes, avec l'ennui des spectateurs de la salle...