L'âge des ténèbres

Un film qu'on peut voir
(si il est encore sur les écrans... ce qui est peu probable)

L'âge des ténèbres est souvent présenté comme le dernier volet d'une trilogie entamée par Denys Arcand avec Le Déclin de l'Empire Américain suivi du très beau Les Invasions Barbares, d'un certain coté on peut effectivement dire que L'âge des ténèbres clôt cette trilogie, étant donné que l'on retrouve un personnage et on retrouve les mêmes thèmes centraux, la fin d'une époque, le déclin de notre société... Cependant j'ai trouvé ce film très différent des deux autres, parce que beaucoup plus drôle (ce qui n'est pas un reproche concernant les autres films beaucoup plus sérieux) et plus caustique.

Caustique dans le sens où le réalisateur n'hésite pas à dresser un portrait du gouvernement du Québec on pourrait dire au vitriol, il y a peut-être beaucoup d'excès dans cette caricature, mais cela n'en serait pas une sans excès... On se croirait parfois dans un monde futuriste, comme une impression de monde détruit. Le gouvernement est basé dans un stade de hockey (il me semble). Le film, de ce point de vue là, est à double sens : est ce qu'il faut rire de certaines scènes dont le message est tragique ? Ou est ce qu'il faut s'offusquer un peu comme dans un film de Michael Moore ?
J'ai pris le parti d'en rire, même si parfois j'avais du mal, derrière moi la spectatrice émettait des "ohhh" des "mon dieu"... Elle n'a peut-être pas perçu la volonté comique. Mais était ce seulement un point de vue comique qui était recherché ici ? On ne peut pas en être sur.

Laissons de coté les scènes de "travail" de Jean Marc et concentrons nous sur sa vie familiale et sentimentale... Jean-Marc est un homme triste, malheureux avec sa femme, malheureux avec ses filles qui ne l'écoutent ni le voient pas... Jean-Marc décide donc de se créer un nouveau monde. Un monde où ses rêves se concrétisent, il gagne le prix Goncourt, participe à l'émission Tout le monde en parle, devient un chanteur d'opéra, fait de la politique... Toutes les courtes saynètes de rêve sont conclues par une scène d'amour avec soit une star (Diane Kruger) soit avec une journaliste... etc.
Jean-Marc est toujours perdu dans ses pensées. Même lorsqu'il est confronté à sa propre mort, très grand moment de cinéma et en même temps une grosse critique de la médecine acharnée. Bref ce film est surprenant, un peu trop long, on s'ennuit à la fin alors que la vie de Jean Marc Leblanc devient très monotone.

Denys Arcand continue d'explorer la vie des hommes dans ce nouveau film, en laissant très peu de place à la femme, ici considérée comme une femme soumise, forcement attirée par l'homme... Par un bref retour en arrière jusqu'à l'époque du Moyen-âge, il nous donne son point de vue sur l'état du monde actuel, sur le problème des religions...

Un film correct mais qui ne restera pas autant dans les mémoires comme son prédécesseur Les Invasion Barbares.