Roman de gare

Un film à voir

Premier conseil avant de lire cette critique... Il faut oublier le nom du réalisateur, qui depuis quelques années a fait des films très moyens, à la limite du mauvais ou du catastrophique pour un réalisateur. Ce film là, Roman de gare est "la" résurection pour moi de Claude Lelouch... Une résurection en douleur car le film est tortueux, sombre, froid, drôle. Un implacable thriller... Roman de Gare est un film qui prend le spectateur et qui le malmène pendant toute la premièren partie du film, composé en deux parties et d'un épilogue en quelque sorte.
Il y a d'abord l'interrogation, le mystère, qui est Dominique Pinon ?... Est il un professeur de français qui a fuit de chez lui ? Est il un criminel qui s'est évadé de la prison de la santé ? Est il ... ?
Le début du film nous prend rapidement aux tripes, Pinon, un acteur trop souvent dans les seconds rôles est formidable, mystérieux...
La rencontre avec la jeune Audrey Dana apporte un peu de douceur et d'humour, l'homme prédateur est en train de commencer à chasser sa proie... "Le loup est entré dans la bergerie" (dit Pinon). Le danger guette. Mais ce qui dépasse le reste c'est le mensonge, les mensonges, les faux semblants, les manipulations...

Manipulation, le maître mot quand on voit enfin la rencontre entre Dominique Pinon et Fanny Ardant, une rencontre presque paradisiaque sur un bateau de luxe, un jeu de séduction, de dominé et de dominant, un jeu dangereux... La mort rôde... La mort arrive. Le spectateur à ce moment là est à la merci de la chute finale, une chute finale dans des escaliers...

Un film bercé par la voix de Gilbert Becaud... les chansons rythment le film d'une incroyable manière, on aime ces chansons tant et tant écoutés. On leur trouve une nouvelle vie...

Des rencontres improbables, des personnages incroyables, un scénario tarabiscoté, ficellé d'une main de maître, parcourant le film d'un rythme diabolique que rien ne peut arrêter. La manipulation finale, le brio du créateur nous donne envie de voir et revoir le film, de voir et revoir Dominique Pinon dans un tel rôle...

Ce film nous donne envie de lire, car ce film est très littéraire, poétique... La deuxième partie du film sur le bâteau, à l'aube du drame, est magnifique, tant par les beaux paysages, que par la voix off racontant le livre, et retraçant en quelques sorte la première partie du film... Ce road movie improbable, cette rencontre improbable... Un film improbable qui nous donne envie de dévorer ce roman de gare, de la première à la dernière page...

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PS : à la fin du film, une petite erreur du scripte fait sourire... alors que la scène se passe soit disant pendant un mariage en 1998, une date est écrite en gros sur un présentoir : 2006... 8 ans après... La date probablement du moment du tournage dans une fête ! Un petit détail qui ne se voit que par hasard et qui n'enlève rien à la qualité du film.