Liberté
UN FILM A VOIR
Tony Gatlif avec ce nouveau film parle de son sujet : les Tziganes.
Il ne parle pas des Tziganes contemporains mais de leur histoire, de leur génocide méconnu. 250 000 à 500 000 tziganes ont été tué pendant la seconde guerre mondiale par les Nazis, pour seul crime, d'etre sans attaches, de rouler au fil des chemins, d'etre nomades.
Sous le régime de Vichy, dans la France encore libre, une caravane passe, les chiens aboient, les regards sont méfiants et fuyants. Cette communauté a le projet de rester quelques mois, le temps des vendanges. Les amitiés d'hier ont changé, les français appeurés par la guerre sont parfois devenus collaborateurs avec l'ennemi ou résistants silencieux, actifs ou pas.
Porté par la musique et le talent immense de James Thierrée, le nouveau Gatlif impressionne. Dés la première image, le spectateur est prévenu, audace et musique... et mémoires. Mémoire d'un monde nomade.
Les fils barbelés d'un camp de prisonnier sont agités comme le seraient des cordes d'une guitare, la musique se fait sur cette image. Musique toujours lorsque les situations deviennent stressantes, ou pour montrer l'emprisonnement d'un nomade obligé de se sédentariser.
Marc Lavoine et Marie Josée Croze, deux acteurs bien différents associés, deux habitants d'un village, leur volonté de changer les mentalités et d'apporter de l'aide à cette communauté les mettront à l'écart des autres, et d'autres problèmes viendront se greffer. Plusieurs histoires, un portrait dévoilé, cette fois j'aime Gatlif et son univers, sa musique et ses choix de direction. James Thierrée est l'élément clé du film, mais je recommande ce film pour de nombreuses autres raisons.